Défenseurs de la nature et de l’océan des deux côtés de la frontière entre Biarritz (64) et San Sebastian : Préservation Océan

Le groupe de Commanditaire réunit des membres qui proviennent des deux cotés de la frontière, agissant sur le territoire entre les provinces de Guipuzcoa et des Pyrénées Atlanatiques. Ces deux territoires sont délimités par des frontières physiques, administratives et culturelles.

Malgré ces « frontières », ces deux provinces restent quotidiennement interconnectées, par l’océan qui les bordent, par les échanges permanents de personnes en transit, par les relations culturelles et linguistiques.

Finalement ce territoire forme un ensemble culturel, géographique et environnemental. L’océan les unit. Il est et représente le lieu de rencontre entre les différents acteurs et usagers de ce territoire (échanges dans le cadre d’activités professionnelles, des activités de loisirs et de tourisme, des échanges pour la protection commune des côtes, etc…).

La zone de la baie de la Bidasoa possède un patrimoine naturel, culturel et social qui nécessite d’être préservé, surtout dans cet espace réduit où se retrouvent des flux de personnes très importants : la frontière côtière basque est la deuxième porte, avec la Catalogne, vers la péninsule ibérique et l’Afrique du Nord. Ces flux d’échange et de transports impactent l’environnement de manière très importante. Tout cela fait de ce territoire une zone très vulnérable face au changement climatique.

La problématique du changement climatique, sujet global et systémique, a besoin d’être envisagé aussi d’un point de vue local, pour une meilleure compréhension et pour un engagement efficace.

Par ce projet de commande artistique, il s’agit de faire prendre conscience aux citoyens des impacts du changement climatique dans la baie de Bidasoa, de l’importance d’agir. Une action emblématique et positive qui peut être incarnée par une œuvre de création transfrontalière.

 

POINT D’ÉTAPE : 

 

1/ Visibilité de la commande sous forme d’une exposition itinérante « Sedimental », suite à l’appel à projet ASTRE, en partenariat avec François Loustau de l’association La Maison, implantée à Bayonne, médiateur du Bureau des médiateurs. 

 

L’exposition intervient dans le cadre d’un projet des Nouveaux Commanditaires, dispositif de la Fondation de France. Citoyens de la zone transfrontalière, membres de Surfrider Foundation et MBL architectes réfléchissent à créer une œuvre évoquant l’impact du réchauffement climatique en baie de Txingudi. L’utilisation d’un matériau nouveau, le Géocorail®, confectionné par agrégation de sédiments sur des grilles immergées, est ici envisagée pour un geste artistique en dialogue avec la nature.

 

À l’horizon de changements climatiques à venir, qu’en est-il de notre amitié envers les plantes, les poissons, le sable ? 

 

Artistes et architectes se penchent sur la question et proposent des axes de réflexion. Yanaïta Araguas collecte divers alluvions le long de la Bidassoa et les incruste dans des céramiques, Antoine Bellanger enregistre le son de la baie de Txingudi et celui du sable, de la vase, des roches. Sandra Cuesta repense les relevés géographiques, assemble objets industriels et personnels pour réaliser des formes en prise avec le réel. Dani Sánchez photographie des monticules de graves comme autant de reliefs artificiels. Fermín Alvira et Jaime Eguaras présentent l’empreinte de pierres recueillies dans la rivière, tandis que Rebecca Digne filme le geste de rendre à la mer le sel prélevé. C’est avec ce matériau naturel – du sel éclatant de blancheur – que Pierre Labat dessine un chemin « promenoir » donnant vue sur un archipel de socles portant des œuvres ou des objets rendus énigmatiques par leur insularité, leur format voire leur inaccessibilité.

 

  • L’exposition a déjà été présentée : 
    • 8 février – 27 février 2021 Maison de la Corniche, CPIE, centre permanent d’initiatives pour l’environnement Hendaye
    • 30 octobre – 1er février 2022, Batan de Villava, Pampelune, Navarre
    • 15 février – 18 mars 2022, Art Campus, Surfrider Fondation, Biarrtitz

    Cette exposition est un projet soutenu par le contrat de filière arts plastiques et visuels du réseau ASTRE

2/ Fabrication d’un objet «sculptural» répondant à la demande des commanditaire. La réalisation de cet objet est programmée courant 2024 par la Société Géocorail

 

Cette exposition a déjà été présentée dans plusieurs villes. A chaque nouvelle étape, elle accueille un nouvel artiste. Ici à Bordeaux, c’est Pierre Labat qui propose une installation inédite dans le Polarium.

L’exposition intervient dans le cadre d’un projet des Nouveaux commanditaires initié par des habitants du territoire transfrontalier à Hendaye. À la question posée par un groupe de citoyens « comment sensibiliser le public au changement climatique », les architectes, Benjamin Lafore et Sébastien Barat-Martinez (MBL Architectes) ont proposé la production d’un objet avec un matériau nouveau, le Géocorail®, confectionné par agrégation de sédiments sur des grilles immergées dans la mer. À terme, cette solution technologique pourrait être utilisée contre l’érosion côtière.

Avec la montée du niveau de la mer, que devient notre rapport à l’environnement ? À l’horizon des changements climatiques à venir, qu’en est-il de notre amitié envers les plantes, les poissons, le sable ? Qu’en est-il de notre affection pour la géologie, pour cette terre sur laquelle nous évoluons ? 

Dans l’exposition Sedimental, artistes et architectes tentent de répondre à ces questions et rendent compte de ces nouvelles relations entre sédiments et action humaine.

Les propositions artistiques de l’exposition Sedimental montrent comment l’humain s’invite dans la transformation géologique du monde : Yanaïta Araguas collecte divers alluvions le long de la Bidassoa et les incruste dans des céramiques, Antoine Bellanger enregistre le son de la baie de Txingudi et celui du sable, de la vase, des roches. Sandra Cuesta repense les relevés géographiques, assemble objets industriels et personnels pour réaliser des formes en prise avec le réel. Dani Sánchez photographie des monticules de graves comme autant de reliefs artificiels. Fermín Alvira et Jaime Eguaras présentent l’empreinte de pierres recueillies dans la rivière, tandis que Rebecca Digne film le geste de rendre à la mer le sel prélevé. C’est avec ce matériau naturel – du sel éclatant de blancheur – que Pierre Labat dessine un chemin « promenoir » donnant vue sur un archipel de socles portant des œuvres ou des objets rendus énigmatiques par leur insularité, leur format voire leur inaccessibilité.

 

PIERRE LABAT Vit à Bordeaux, né en 1977

Nada mas, 2023 

Pierre Labat s’emploie à figurer un espace interstitiel à la fois géographique et symbolique que l’on désigne sous le nom de « laisse de mer », soit la zone de balancement des marées où s’accumulent des sédiments naturels ou anthropiques laissés par la houle et les tempêtes à la surface des flots. D’entrée, l’artiste guide les pas du visiteur le long d’un chemin matérialisé par un ruban de sel qui court à travers l’agora.  Ce « promenoir » donne vue sur un archipel de socles portant des objets rendus énigmatiques par leur insularité, leur format voire leur inaccessibilité. Le parcours imposé permet de déambuler autour de ces pièces, de les considérer visuellement, tout en interdisant leur approche physique.

 

YANAÏTA ARAGUAS Vit à Sare, née en 1982

Céramiques, 2021

Le long de la Bidassoa, Yanaïta Araguas a collecté différents types de terres et de sables. Les sédiments proviennent des rives de la Bidassoa, de l’île aux oiseaux en baie de Txingudi et de la plage d’Hendaye. S’y trouvent aussi des déchets industriels, des végétaux, du verre, du plastique.  Elle prélève ces matériaux à proximité pour produire de l’art dans une dimension locale. Elle classe les sédiments, envisage des mélanges possibles, expérimente. C’est un travail intuitif, entre sciences et poésie.  Comme une alchimiste, l’artiste chauffe ces matériaux à 1260°C et se laisse surprendre par le résultat final, par le hasard de la fusion de matériaux à la fois naturels et issus de l’activité humaine. 

 

ANTOINE BELLANGER Vit à Sare, né en 1977

Inside out, Création sonore, 2021

Antoine Bellanger enregistre les sons de son environnement. Ce sont des bruits de la nature (vent, animaux, eau) derrière laquelle la présence humaine est toujours perçue (ville, voiture, voix).  Pour Sedimental, en différents endroits le long de la Bidassoa, il a enregistré simultanément du son avec des micros hors de la rivière (diffusés à l’intérieur de la géode) et sous l’eau. C’est comme si on suivait un sédiment en passant du fleuve à la mer, à travers un paysage humanisé. L’artiste a également enregistré différents sons de matériaux : sable, roches, boue. Les fréquences émises donnent du mouvement à ces mêmes sédiments disposés dans des bols, comme une micro-activité tectonique. 

 

SANDRA CUESTA Vit à Hondarribia, née en 1976

Sculptures, dessins, 2021-2022

Sandra Cuesta collecte des pierres, des plastiques, des matériaux abandonnés en bord de mer, des tissus, des objets personnels. L’artiste assemble, agglomère, compacte, superpose. Ainsi apparait une nouvelle géologie, une sorte de fragment de notre présence sur Terre. Ces sculptures dévoilent des vestiges de nos existences, entre l’intime et le global. 

Les dessins sur calques représentent les courbes de relief de la baie de Txingudi, entre Hondarribia, Irún et Hendaye. C’est une géographie vide d’information, une continuité du sol de la planète depuis le fond de l’océan jusqu’aux montagnes. Ces lignes sinueuses sont comme des vagues qui invitent à la contemplation, à une expérience esthétique. 

MBL architectes Sébastien Martinez-Barat y Benjamin Lafore vivent à Paris

Géocorail, 2017-2021

Avec un laboratoire de recherche, Sébastien Martinez-Barat y Benjamin Lafore ont effectué des expérimentations sur un nouveau matériau appelé « Géocorail ». Celui-ci se forme avec la solidification des sédiments sur une grille électrifiée, à basse tension, placée directement dans le sable de la mer. En quelques mois, un matériau similaire au béton apparaît. Il est destiné à renforcer le bas des falaises, les digues, pour lutter contre l’érosion du littoral. Ici sont données pour voir les différentes recherches de ce projet avec documents, maquettes, échantillons, vidéo, aquarium.

 

DANI SÁNCHEZ Vit à Pamplona, né en 1974

La persistencia de lo provisional, photographies, 2019

Dans cette série photographique, Dani Sánchez observe les transformations des zones périphériques de la ville de Pampelune. L’urbanisation se confronte à la nature. Dans ce chaos, de nombreux matériaux apparaissent, divers dans leurs aspects et leurs couleurs. 

C’est comme une géographie nouvelle et provisoire qui se superpose au terrain initial. Mais c’est aussi une anticipation des futures ruines des édifices d’aujourd’hui, comme ces villes antiques que l’on découvre dans les déserts et qui forment un relief de collines artificielles. 

 

REBECCA DIGNE Vit à Paris, née en 1982 

Sel, vidéo HD et Super 8, 4’12’’, 2016

À l’aube, sur la plage du Havre, un groupe de personnes se dirige vers l’océan, portant des blocs de sel, des cubes destinés à l’industrie alimentaire. Ce geste simple, rendre plutôt que prélever, induit la pensée d’un cycle, d’une possible inversion. C’est comme un hommage à l’océan, une prise de conscience nouvelle. Le film lui-même a été fabriqué par plusieurs artistes qui ont mis en commun leurs savoir-faire pour pouvoir produire une œuvre en dehors des schémas habituels de l’industrie audiovisuelle. En faisant autrement, par l’échange, par le troc (le Sel comme Système d’Échange Local), cette vidéo propose une ouverture vers de nouveaux paradigmes, vers de nouvelles audaces.